La taillanderie
La taillanderie c’est la fabrication d’outils taillants/tranchants. Cette branche spécifique rejoint celle plus globale de la forge.
Le travail du fer a commencé à la période qui porte son nom, c’est à dire à l’âge du fer entre -1200 et -800 avant J-C.
En effet, le fer ne pouvant se travailler à l’état naturel, il doit d’abord passer par un processus d’extraction de la roche dans lequel il se trouve. Ce procédé fut découvert lors de cette période.
Néanmoins, cela n’a pas empêché l’homme de travailler le fer jusqu’à -5000 ans avant J-C. Comment est-ce possible alors que le fer ne se trouve pas à l’état naturel ? Le seul fer que l’on peut trouver à l’état naturel provient de… l’espace ! En effet les artefacts réalisés en fer pendant l’âge du bronze (qui précède justement l’âge du fer) proviennent tous de météorites métalliques.
L’exemple le plus connu étant la dague retrouvée dans le tombeau de Toutankhâmon (-1350 av J-C) qui est d’origine météoritique. Il est possible de faire la différence avec du fer terrestre car ce fer là détient beaucoup de nickel. En effet, au moment de la formation de la Terre, la plupart du nickel a migré vers le noyau de notre planète. Le minerai de fer que l'on retrouve en surface est donc assez pauvre en nickel. Les météorites, elles, sont au contraire des vestiges du matériel primitif qui a formé les planètes. Lorsqu'elles sont métalliques, elles sont souvent relativement riches en nickel.
Le terme de « taillanderie » apparaît en France au XVIème siècle.
Au XIIIème siècle, le travail du fer était se regroupait sous le nom global de fèvres maréchaux.
Il fallut aux fabricants d’outils en fer près de deux siècles pour réussir à obtenir une situation indépendante et bien définie de leur métier. Groupés sous la justice et l’administration du maréchal royal, ils subissaient une domination inconnue aux autres métiers presque tous francs et libres de se former à leur gré en communautés particulières.
On défini alors les taillandiers comme le« mestier des grands taillants blancs et vrillerie ».
La nomination de taillandier fut enfin entièrement distincte lorsque le métier des fèvres maréchaux fut reconstitué intégralement. La confirmation de Charles IX de janvier 1573 vient enfin leur attribuer le nom de taillandier et leur permettra de constituer une communauté.
La taillanderie délaissée depuis l’ère industrielle, a toute sa place à l’heure actuelle et à l’avenir. Dans un monde où le consumérisme bat son plein, le savoir-faire précieux de fabrication d'outils solides dans le temps, adaptés à chaque spécificité d’utilisation permettant l’autonomie de son utilisateur est nécessaire selon Jeremy. L’autonomie est un aspect qu’il souhaite mettre en avant en le liant à la notion d’interactions sociales au sein de l'artisanat.
De plus l’intérêt grandissant pour les objets de fabrication artisanale permettent de conserver le métier et de reconstituer une communauté de taillandiers. Sur le marché des outils taillants, le taillandier se démarque par la spécificité de sa production. Les outils qu’il propose sont forgés à la main ce qui leur confère une solidité et une qualité de coupe sans équivalent. Travaillant de façon artisanale et en petite série, il est capable de faire réapparaître des modèles régionaux, qui sont attachés à un territoire et ancrés dans les traditions des productions agricoles ou artisanales locales. Il peut produire des outils, de coupe ou de frappe, spécifiques à certains métiers artisanaux et qui n’existent plus sur le marché, ou reproduire d’anciens outils abîmés. Le métier participe ainsi à la sauvegarde d’un patrimoine. Le taillandier peut également créer et fabriquer de nouveaux outils. Il est en mesure de répondre à des demandes de réalisation d’outils uniques ou de prototypes, soit pour des cas particuliers liés à l’ergonomie, soit pour de nouvelles applications se développant dans le domaine artisanal ou dans le domaine industriel.
La spécialité de l’atelier LET
Les haches et outils pour le travail du bois
L'univers du bois a pris une place importante ces dernières années dans les projets de Jeremy et ses yeux brillent quand il s'agit de parler ou de fabriquer des haches. Dans le but de futurs projets d'eco-construction sur ossature bois et notamment sur l’utilisation du bois vert, il se forme aux techniques d'équarrissage ce qui lui permet ainsi de mieux comprendre l’utilisation des doloires, et hache à équarrir et à dégrossir qu’il confectionne.
En plus de l’univers des haches, Jeremy forge d’autres outils pour le travail du bois : ébauchoirs, planes, ciseaux, herminette, bee-gouge…